Cas clinique IDE (Partie 1)
Vous suivez depuis peu Me B, 70 ans, chez qui un myélome multiple symptomatique à IgG Kappa vient d'être diagnostiqué.
Elle a présenté des douleurs lombaires depuis plusieurs mois. Les explorations ont révélé des tassements vertébraux et des lésions ostéolytiques du bassin et du rachis.
Elle a commencé un traitement par daratumumab-lenalidomide-dexaméthasone (DRd) depuis 1 semaine.
Elle vous appelle car son hématologue lui a remis une ordonnance avec un bilan biologique à réaliser chaque semaine et une perfusion de biphosphonate (acide zolédronique IV) tous les mois.
Question 1
Elle a des questions à propos du biphosphonate.
Que lui répondez vous ?
Votre choixChoix attenduRéponse
L'acide zolédronique est un biphosphonate qui s'administre par voie intraveineuse, en perfusion de 15 minutes.
Les principaux effets indésirables sont les troubles digestifs (diarrhée, nausées, gastralgie, flatulences, etc.) et les réactions cutanées (prurit, urticaire, etc.).
De rares cas d'ostéonécrose de la mâchoire (ONM) ont été observés chez des patients traités par bisphosphonates (le plus souvent par voie intraveineuse, mais également par voie orale).
L'ONM, dont le diagnostic est souvent retardé, est d'intensité douloureuse variable, difficile à traiter et peut entraîner des séquelles.
Afin de prévenir le risque d'ONM :
Le patient doit être informé du risque de complication buccodentaires
Un bilan bucco-dentaire suivi des soins nécessaires est recommandé. Ce bilan dentaire doit être réalisé tous les ans pendant la durée de traitement.
Un dosage de la créatininémie avant l'initiation du traitement et avant chaque administration, doit être réalisé pour évaluer la fonction rénale. En effet l'acide zolédronique peut-être à l'origine de dysfonctionnement rénale.
Question 2
Elle est anxieuse par rapport à ses résultats de prise de sang.
Elle vous interpelle car elle ne comprend pas pourquoi son hémoglobine est à 10,5 g/dL, ses plaquettes à 160 G/L et ses leucocytes à 2 G/L.
Que lui dites-vous ?
Votre choixChoix attenduRéponse
Le seuil transfusionnel est de 8 g/dL. Il peut être augmenté en cas de pathologie cardio-vasculaire associée ou de mauvaise tolérance clinique, sans dépasser 10 g/dl. [Recommandation HAS, 2014 [pdf]]
Focus sur les signes d'alerte d'une numération de la formule sanguine (NFS)
L'hémoglobine : la baisse de l'hémoglobine correspond à une anémie.
Si celle-ci est importante, elle peut-être marquée par une pâleur, une fatigue, des palpitations, un essoufflement.
→ Alerter le médecin si l'hémoglobine est < 8 g/dL
Les plaquettes : la baisse de les plaquettes correspond à une thrombopénie.
Si celle-ci est importante, cette diminution peut entraîner des saignements divers ; gencives, nez, plaies, hématomes spontanés, gynécologique, etc.
→ Alerter le médecin si les plaquettes sont < 100 G/L
Les globules blancs (= leucocytes) : parmi ces leucocytes figurant les polynucléaires neutrophiles (= PNN) destinés à lutter contre les infections.
Le risque d'infection est majoré lors de neutropénie.
→ Alerter le médecin si les PNN sont < 0,5 G/L
Si le nombre de PNN est < 0,1G/L : le risque infectieux est inéluctable
Fiche à destination du PATIENT _ Comment lire ma NFS ? - à télécharger ici [pdf]
Les signes d'alertes d'infection :
Fièvre ≥ 38°C depuis 24h ou fièvre ≥ 38,5°C
Température < 36,5°C
Frissons, sueurs surtout nocturnes
Rougeur, douleur ou œdème au niveau du bras ou de la jambe
Rougeur, douleur ou écoulement au niveau du cathéter
Ulcérations buccales (aphtes avec des plaques blanchâtres)
Toux, essoufflement, douleur thoracique
Douleurs ou brûlures à la miction
Diarrhée persistante