Interruptions de tâches limitées

Le fil conducteur de la sécurisation de l'administration médicamenteuse repose sur la règle des 5 rights, ou règle des 5B : administrer le bon médicament, au bon patient, à la bonne dose, avec la bonne voie et au bon moment.

L'une des conditions de réussite de la mise en œuvre de cette règle consiste à limiter les interruptions dans les tâches réalisées par les infirmières.

Interruptions de tâches

Les IT[1] lors de l'administration des médicaments sont des situations banalisées qui souvent font partie du quotidien et auxquelles les professionnels se sont habitués.

  • Pourtant un grand nombre d'entre elles sont des situations à risques d'erreurs.

DéfinitionQu'est-ce que l'interruption de tâches ?

L'IT est définie par l'arrêt inopiné, provisoire ou définitif d'une activité humaine.

La raison est propre à l'opérateur ou au contraire lui est externe.

  • L'IT induit une rupture dans le déroulement de l'activité, une perturbation de la concentration de l'opérateur et une altération de la performance de l'acte. La réalisation éventuelle d'activités secondaires achève de contrarier la bonne marche de l'activité initiale.

Quelles sont les données chiffrées disponibles sur ce sujet ?

Le taux d'interruptions moyen est de 6,7 par heure par infirmière.

Chaque interruption est associée à une augmentation du risque d'environ 13 % d'erreurs (par exemple, ne pas enregistrer l'administration d'un médicament dans le dossier patient, ou administrer le mauvais médicament) ;

Les interruptions sont dues à des conversations déclenchées :

  • par les infirmières elles-mêmes dans 22 % à 36,5 % des cas

  • aux sollicitations de la part des patients dans 4,7 % à 26,4 % des cas

Mais elles sont aussi liées à l'environnement de travail dans 4,5 % à 13 % des cas (par exemple, la pharmacie n'a pas en stock les doses nécessaires de médicaments, une alarme de monitorage se déclenche) ;

Sur 4 271 doses de médicaments administrées, l'interruption de tâche est constatée dans 53% des cas.