Le débit de perfusion

Détermination du débit de perfusion

Le débit de perfusion d'un médicament dépend de nombreux paramètres, notamment :

  • Volume de la solution à injecter tenant compte des caractéristiques physico-chimiques du ou des principes actifs et,

  • Concentration sanguine cible du médicament tenant compte des données d'efficacité et de tolérance.

Le résumé des caractéristiques du produit (RCP) du médicament comprend un paragraphe posologie et mode d'administration indiquant le débit d'administration des médicaments injectables.

Il peut exister d'autres sources d'information, tel que des protocoles validés au sein de l'établissement.

RemarqueDébit de perfusion et prescription

Le débit de perfusion fait partie intégrante de la prescription d'un médicament injectable.

Expression du débit de perfusion

Le débit de perfusion peut être exprimé sous forme :

  • Débit volumique : Volume/Temps (i.e. mL/min) ;

  • Débit massique : Quantité/Temps (i.e. mg/h) ;

  • Volume à administrer sur une période donnée (i.e. 500mL en 8 heures) ;

  • Quantité à administrer sur une période donnée (i.e. 250mg en 24 heures).

Le réglage du débit peut également être piloté par l'équipement de perfusion afin de maintenir constante la concentration cible du médicament (i.e. AIVOC).

ExempleAnesthésie IntraVeineuse à Objectif de Concentration

La technique de l'AIVOC a pour principe de maintenir constante la concentration du médicament administré.

L'administration d'agents anesthésiants est réalisée par voie intraveineuse, mais le médecin ne calcule plus la posologie à administrer en fonction du poids du patient, mais fixe la concentration cible, plasmatique ou au site d'action ou « site effet », nécessaire pour induire une anesthésie adaptée à son objectif.

Conséquences d'une erreur de débit

Une erreur de débit peut avoir des conséquences en termes de :

  • Tolérance avec la survenue d'effet indésirable (cf. exemple ci-dessous du rituximab),

  • Efficacité avec une perturbation des concentrations cibles (i.e. diminution de la concentration au pic de l'amikacine).

ExempleDébit de perfusion du rituximab

extrait du RCP :

Première perfusion

Il est recommandé de débuter la perfusion à une vitesse de 50 mg/h ; après les 30 premières minutes, la vitesse de la perfusion pourra être augmentée par paliers de 50 mg/h toutes les 30 minutes, jusqu'à un maximum de 400 mg/h.

Perfusions ultérieures

Lors des perfusions ultérieures de rituximab, la vitesse initiale pourra être de 100 mg/h, puis augmentée de 100 mg/h toutes les 30 minutes, jusqu'à un maximum de 400 mg/h. La solution de rituximab préparée doit être administrée en perfusion intraveineuse réservée à ce seul produit. Elle ne doit pas être injectée rapidement ni en bolus.

Les patients doivent être étroitement surveillés en cas de début d'un syndrome de relargage de cytokines. Chez les patients qui développent des signes évidents de réaction grave, notamment dyspnée sévère, bronchospasme ou hypoxie, la perfusion doit être interrompue immédiatement. Chez les patients atteints d'un lymphome non-hodgkinien, il faudra pratiquer des examens biologiques appropriés pour mettre en évidence un syndrome de lyse tumorale et une radiographie thoracique pour détecter un infiltrat pulmonaire. Chez tous les patients, la perfusion ne doit pas être reprise avant disparition complète de tous les symptômes et avant normalisation des résultats biologiques et des clichés pulmonaires.

La perfusion peut ensuite être reprise à une vitesse réduite au moins de moitié par rapport à la vitesse initiale. Si des réactions indésirables graves surviennent de nouveau, l'arrêt du traitement doit être sérieusement envisagé au cas par cas.

Des réactions légères ou modérées liées à la perfusion répondent habituellement à une réduction de la vitesse de la perfusion. Celle-ci peut être augmentée en fonction de l'amélioration des symptômes.